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Congrès congrès quand tu rattrapes...SOYONS HONNETES AVEC NOUS MEME

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Message par OKTOPUS Mar 27 Mai - 14:56

L’accélération qu’a connu ces derniers jours la course au leadership du Parti Socialiste est un événement très important. Les évolutions à l’œuvre actuellement au sein de ce parti auront des répercussions sur l’ensemble de la gauche et peuvent ouvrir une nouvelle phase de recomposition politique.

Ségolène Royal, forte de ses 17 millions de voix au 1er tour de l’élection présidentielle et de son « lien personnel avec les Français », a décidé cette fois de conquérir la direction du Parti Socialiste, en se déclarant candidate au poste de 1er secrétaire. Elle a également réactivé ses réseaux externes au PS à travers les comités Désirs d’Avenir. Elle compte poursuivre le travail de « rénovation idéologique » commencé pendant la campagne de 2007. Derrière la volonté de « lever les tabous », en prétendant poser les questions qui fâchent à gauche (politique sécuritaire, éloge du blairisme et de l’esprit d’entreprise, exaltation de la nation, augmentation du temps de travail…). Elle applique la tactique de la « triangulation » qui consiste à se saisir des thèmes traditionnels de la droite pour occuper le maximum d’espace politique. Elle défend le plus ouvertement en particulier la stratégie d’alliance avec le centre droit, le MODEM de François Bayrou, pour pousser le plus loin possible la rupture avec le Parti Socialiste d’Epinay et la stratégie d’Union de la Gauche avec le PCF.

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë prétend incarner une alternative plus sobre et plus sérieuse face à Ségolène Royal. Mais le livre programme qu’il vient de publier, intitulé « De l’audace ! », est révélateur du bouleversement idéologique de la gauche en France aujourd’hui. En fait, dans cet ouvrage, Delanoë récupère et synthétise toutes les régressions idéologiques que Ségolène Royal a poussées depuis deux ans en les systématisant et en leur donnant une forme beaucoup plus cohérente. L’ouvrage est un long plaidoyer pour la défense de l’économie de marché, de la flexibilité, des partenariats publics/privés, de l’acceptation des politiques sécuritaires, de la guerre contre le terrorisme… Les socialistes doivent se penser comme « des managers du changement ». Le chapitre sur Nicolas Sarkozy est particulièrement mesuré, comparé à la virulence d’un Léotard… Quand aux mouvements sociaux, à la lutte contre le CPE, la révolte des banlieues, les grèves nombreuses de ces dernières années : ils sont complètement absents. Les syndicats sont tout juste évoqués comme des « partenaires sociaux ».

Mais surtout, Delanoë fait un saut supplémentaire en argumentant longuement pour l’appropriation du libéralisme comme valeur et référence de gauche. Le libéralisme est revendiqué comme l’idée qui doit être placée au centre du projet de société de la gauche : « Le libéralisme, c’est la forme politique, c’est à dire collectivement utilisable de la liberté. » (« De l’audace », page 46). Cette prise de position représente une double remise en cause idéologique, d’une part une rupture avec la revendication d’égalité, de redistribution des richesses qui a toujours été une notion centrale des aspirations populaires depuis la Révolution Française de 1789, et d’autre part avec l’idée même de République, qui est à peine évoquée dans l’ouvrage, et qui est pourtant est au centre de l’identité du Parti Socialiste en France. La pensée de Delanoë semble plus proche des traditions libérales anglo-saxonnes développant une vision de la société multi-culturelle, régulée par le marché qui permet l’épanouissement des différences. Il ne défend pas ouvertement l’alliance avec le Modem, mais ne l’exclut pas et prend soin de rappeler son anticommunisme et son hostilité viscérale au « gauchisme ».

Le fait même que les deux principaux candidats, Delanoë et Royal, se livrent à une concurrence acharnée pour accentuer la modernisation libérale du PS témoigne de la rupture à l’œuvre au sein de ce parti. Alors qu’il y a quelques années, le « social libéralisme » était confiné aux marges du parti dans le courant de Jean Marie Bockel (qui a été depuis récupéré par Nicolas Sarkozy), il est, sous des formes différentes, clairement assumé par les deux principaux leaders. Mais ces prises de position traduisent en fait l’évolution d’un Parti Socialiste qui depuis la défaite de Ségolène Royal n’a pas d’autre obsession que d’assumer clairement sa conversion au libéralisme. Depuis un an, à travers les « Forums de la Rénovation », au cours de son université d’été, de la réécriture de sa déclaration de principe, à travers la mise en œuvre de « l’ouverture » au centre droit dans de nombreuses municipalités, également avec le soutien critique apporté à de nombreuses réformes de Nicolas Sarkozy… la direction du PS n’a cessé d’accentuer la réorganisation de son logiciel idéologique et de sa stratégie politique. Ce mouvement est nourri par un travail intellectuel qui ne cesse de se développer. Divers « think tanks », comme Telos, Terra Nova, les Gracques ont émergé depuis deux ans pour fournir analyses et propositions…

Cette tendance est bien un phénomène qui s’inscrit dans la durée. Cela pose inévitablement des question vitales pour tous ceux qui à gauche refusent ces deux versions de l’adaptation au libéralisme. La position des militants de la gauche du PS est particulièrement difficile. Ils font face à des choix cruciaux. Il faut d’abord éviter le piège mortel de faire d’un des deux protagonistes du duel Delanoë-Royal un « moindre mal » qu’il faut soutenir faute de mieux. Soit ils se retrouvent enfermés dans la position des « conservateurs » des gardiens du temple, des nostalgiques du PS d’antan, alors même que n’existe plus la situation politique globale (PCF à 20%…), qui avait rendu possible cette étape de l’histoire du PS. Soit ils poussent jusqu’au bout la logique du refus des différentes variantes d’adaptation à l’économie de marché. Ce qui implique la construction d’un front pluraliste, rassemblant les différentes sensibilités de la gauche antilibérale, et toutes les forces nombreuses du mouvement social et du mouvement syndical afin de constituer une véritable alternative de rupture avec les politiques libérales. C’est une tache de longue haleine. Le succès de l’appel lancé par Politis montre que cette aspiration est encore largement présente.
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Message par Serviette Mar 27 Mai - 20:55

OKTOPUS a écrit:« Le libéralisme, c’est la forme politique, c’est à dire collectivement utilisable de la liberté. » (« De l’audace », page 46). Cette prise de position représente une double remise en cause idéologique, d’une part une rupture avec la revendication d’égalité, de redistribution des richesses qui a toujours été une notion centrale des aspirations populaires depuis la Révolution Française de 1789,

Contresens : les lumières inspiratrices de la Révolution françaises étaient précisément libérales ! Les libéraux aux USA sont classés à gauche politiquement... il ne faut pas tout mélanger. L'égalité et la redistribution des richesses ne peuvent se concevoir sans défense des libertés individuelles : le rappeler est-il à ce point choquant ?
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Message par OKTOPUS Jeu 29 Mai - 12:02

Petit point d’histoire. Ce que l’on appelle le courant « libéral » pendant et surtout après 1789-1794, c’est Burke, Mme de Staël, Tocqueville, Constant, puis Guizot, Quinet, Taine… c’est à dire l’aile droite de la bourgeoisie montante, celle qui renâcle à poursuivre la révolution et freine des quatre fers, bref pas exactement ce courant dont se réclameront plus tard Jaurès et tous les socialistes dont la filiation est différente.
Delanoë cite Tocqueville pour se justifier, et il croit s’en sortir avec cette pirouette. Tocqueville, justement, qui a été remis à la mode depuis une bonne trentaine d’années par feu la Fondation Saint-Simon (Rosanvallon, Furet…), cette entreprise de démolition de la pensée socialiste (et de gauche) venue du cœur même de la gauche et qui avait déjà porté sur les fonds baptismaux la ” Deuxième gauche ” de Rocard et Delors. Nul doute que Delanoë sait tout cela, mais ce qui était inacceptable il y a vingt ou trente ans est aujourd’hui recevable. Le temps et le bourrage de crâne ont fait leur œuvre : la ” Deuxième gauche ” est aujourd’hui majoritaire au PS.
Le libéralisme politique n’est pas un ” courant d’idées anti-conservateur ” (Mélenchon). C’est au contraire l’expression d’une réaction aux avancées extrêmes de la révolution française, au moment où elle va se poser le problème de la remise en cause de la propriété privée. Cette réaction, qui combat le ” maximum ” (l’Etat fixant le prix des denrées de base), est bien aussi économique.
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Message par Serviette Jeu 29 Mai - 22:22

OKTOPUS a écrit:Petit point d’histoire. Ce que l’on appelle le courant « libéral » pendant et surtout après 1789-1794, c’est Burke, Mme de Staël, Tocqueville, Constant, puis Guizot, Quinet, Taine… c’est à dire l’aile droite de la bourgeoisie montante, celle qui renâcle à poursuivre la révolution et freine des quatre fers, bref pas exactement ce courant dont se réclameront plus tard Jaurès et tous les socialistes dont la filiation est différente.

C'est là une vision terriblement réductrice ! Le libéralisme naît d'abord des Lumières en réaction à l'absolutisme. Montesquieu est un libéral, Jean-Baptiste Say est un libéral : pas vraiment des anti-révolutionnaires ! Un des fondements essentiel du libéralisme, c'est la notion de droits naturels et inaliénables directement reprise dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 :
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. »

Nier de tels faits historiques est simplement grotesque... et je ne vois d'ailleurs pas vraiment quel en est l'intérêt.
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Message par OKTOPUS Dim 1 Juin - 13:25

Libéraux, certes, mais monarchistes tout autant. Montesquieu trouvait plus de vertus dans la monarchie que dans la démocratie. C’est bien ce que je disais.

Quant aux autres, Burke, Mme de Staël, Tocqueville, Constant… c’est bien l’aile droite de la révolution. Tous des “libéraux”.
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Message par Serviette Lun 2 Juin - 20:06

OKTOPUS a écrit:Libéraux, certes, mais monarchistes tout autant. Montesquieu trouvait plus de vertus dans la monarchie que dans la démocratie. C’est bien ce que je disais.
Quant aux autres, Burke, Mme de Staël, Tocqueville, Constant… c’est bien l’aile droite de la révolution. Tous des “libéraux”.

C'est encore une fois anachronique et caricatural ! Si Montesquieu trouve des qualités à la monarchie, c'est parce qu'à l'époque, il considère que le système politique où les pouvoirs sont les plus équilibrés est la monarchie anglaise. Le principe de la séparation des pouvoirs, c'est quand même lui... et la constitution de 1791 s'inspire énormément de l'Esprit des lois.
Ta liste de libéraux (bon, en même temps, tu les as recopiés, on ne peut pas t'en vouloir) est très subjective et n'a pas grand chose avec la réalité historique qui est que le libéralisme est une réaction face à l'absolutisme visant à garantir à chacun des droits naturels et inaliénables.

Opposer libéralisme et Révolution française n'a donc aucun sens... les associer non plus d'ailleurs tant la Révolution française a de facettes contradictoires.
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Message par OKTOPUS Mer 4 Juin - 23:36

Mais quelle curieuse réaction !
Je connais trop bien la Révolution française pour savoir que la Révolution n’est « une », comme l’a dit me semble-t-il Clemenceau, mais plurielle. On l’a bien vu au moment de la commémoration du bi-centenaire. Et puis, je vous recommande, si vous voulez en savoir plus, de lire ou relire (mais vous l’avez mal lu alors), le « Moment Guizot », de Pierre Rosanvallon.
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Message par Serviette Jeu 5 Juin - 21:34

Tiens, on ne répond plus sur le fond ?

Si vous connaissez à ce point à la diversité des aspects de la révolution française, pourquoi chercher à l'opposer aux libéraux ? Pourquoi dresser une liste de libéraux aussi caricaturale ? Pourquoi finalement s'enfermer dans une guerre de mots (dans le cas présent sur le sens donné au terme libéralisme) qui n'a plus grand rapport avec la politique ?
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